La cérémonie d’ouverture de la Rencontre des Patrons Burkinabè (REPAB) a eu lieu le jeudi 2 juin 2022 à Ouagadougou sous le patronage du Premier ministre burkinabè, Albert OUEDRAOGO et le co-parrainage des présidents des patronats burkinabè et ivoirien, Appolinaire COMPAORE et Jean-Marie ACKAH. La cérémonie d’ouverture a connu la participation d’au moins 650 personnes. Le thème retenu a été : « Le patronat face aux défis du développement économique et social ».
« Le plus grand arbre est né d’une graine menue ; une tour de neuf étages est partie d’une poignée de terre ». C’est par cette pensée de Lao-Tseu que le président du Comité d’organisation (PCO) de la REPAB, Arouna NIKIEMA a introduit pour exprimer « l’état d’esprit dans lequel le patronat a décidé de magnifier les patrons à travers cette rencontre ». Poursuivant, il a expliqué l’objectif de la REPAB qui est de de créer un cadre d’échanges sur diverses thématiques « afin d’améliorer la participation du secteur privé au développement économique et social ». Pour lui, c’est également l’occasion de mettre en lumière une composante de la société qui dans l’ombre, « participe au développement économique, social et culturel de leurs pays respectifs mais qui est peu écoutée et n’occupe pas la place qui lui revient ».
Le 1er Vice-président du CNPB, Seydou DIAKITE qui a prononcé le discours du président Appolinaire COMPAORE, a principalement présenté le CNPB dans son ensemble. Ainsi, « les organisations d’employeurs sont des mandants tripartites de l’OIT, participant à l’adoption des normes internationales du travail. Ce sont des partenaires sociaux de l’Etat sur le plan national devant être consultés sur toute question ayant un impact sur leurs activités et celles de leurs membres ». Seydou DIAKITE a rappelé que le patronat regroupe à ce jour 80 associations, fédérations et unions professionnelles dont les membres de base sont plus de 90 000 entreprises. Par ses membres, souligne-t-il, « le patronat contribue à près de 80% des recettes de l’Etat, soit en moyenne 1 600 milliards de F CFA par an ».
En termes de création d’emplois, ce sont dix millions huit-cent cinquante-neuf mille neuf cent quatre-vingt-dix-neuf (10 859 999) emplois qui sont créés par le privé contre quatre cent vingt-huit mille huit cent soixante-onze (428 871) pour le secteur public.
Malgré la crise sécuritaire et sanitaire, le taux de croissance est passé de 2% en 2020 à 6,5% en 2021. « Le Burkina demeure un pays attractif. Il est le 4e producteur d’or en Afrique (…) ». Le 1er vice-président a souligné qu’en termes d’opportunités d’affaires, le Burkina a des potentialités dans plusieurs domaines, avant de terminer en rassurant que le CNPB redoublera d’effort dans la sensibilisation de ses membres pour le civisme fiscal afin de conforter les recettes de l’Etat.
Quant à Jean Marie ACKAH, président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) et co-parrain de la REPAB, il a félicité le CNPB pour l’organisation de la REPAB. Aussi a-t-il salué la collaboration qui existe déjà entre les patronats ivoirien et burkinabè avant d’inviter à plus de synergie non seulement entre les deux pays, mais aussi avec le secteur privé de la sous-région. « Les patronats burkinabè et ivoirien, pivots de l’économie de leurs pays respectifs, doivent pouvoir donner l’exemple et être le moteur de l’intégration du secteur privé régional et continental ». Jean Marie ACKAH a, dans ce sens saisi l’opportunité pour convier les acteurs du secteur privé burkinabè à la CGECI Academy qui se tiendra les 27 et 28 octobre 2022 à Abidjan.
Le Premier ministre quant à lui, a rappelé le contexte dans lequel se tient cette 1re édition de la REPAB, en faisant le rapprochement entre la sécurité et le développement d’un pays. « Le terrorisme et l’insécurité dans nos villes se nourrissent de la pauvreté des populations qui se sentent exclues du processus de développement socioéconomique », a-t-il expliqué.
C’est pourquoi il a salué la pertinence du thème de cette édition « Le Patronat face aux défis du développement économique et social du Burkina » qui « illustre le fait que malgré le contexte difficile, les acteurs du développement restent mobilisés pour faire face à l’adversité ». Poursuivant, Albert OUEDRAOGO rendra un vibrant hommage aux patrons pour « l’esprit de sacrifice dans la défense de de l’intérêt commun ».
Le Premier ministre estime que « le CNPB est bien plus qu’un cadre d’actions, de représentation, de coordination, de liaison et d’information en faveur du secteur privé. Il est l’interlocuteur du gouvernement dans le cadre de toutes ses politiques visant la promotion du secteur privé, principal créateur de richesses et d’emplois ».
En outre, Albert OUEDRAOGO a salué les efforts des acteurs du secteur privé, « qui ont permis au Burkina de réaliser des performances appréciables ces dernières années ». Dans ce sens, il les a encouragés à poursuivre dans cette lancée et à s’engager davantage dans la mobilisation des ressources. Pour finir, le Premier ministre s’est engagé à « trouver les mécanismes pour garantir un positionnement institutionnel et un financement adéquat au Conseil National du Patronat Burkinabè, à l’image de ce qui se fait dans la sous-région ou ailleurs, au regard de son caractère stratégique pour le gouvernement dans la conduite des affaires du pays ».