Je voudrais traduire toute ma reconnaissance au Conseil National du Patronat pour l’honneur fait à ma personne, en me choisissant pour patronner la Rencontre des Patrons Burkinabè (REPAB).
Au nom du Président du Faso, du Gouvernement et de l’ensemble du Peuple burkinabè, je souhaite la bienvenue à toutes ces éminentes personnalités du monde des affaires, qui nous font l’amitié de participer à la REPAB et de visiter notre très cher pays, le Burkina Faso.
Cette importante rencontre qui est à sa première édition, se tient dans un contexte où notre pays est confronté au terrorisme qui continue de semer la désolation dans certaines contrées du territoire national. Je profite de cette occasion solennelle, pour saluer la mémoire de toutes les personnes arrachées à notre affection, du fait du terrorisme. Je rends un hommage particulier aux Forces de Défense et de Sécurité, ainsi qu’aux Volontaires pour la Défense de la Patrie, engagés dans cette guerre qui nous est imposée et pour laquelle ils ont déjà payé un très lourd tribut.
Le contexte difficile que traverse notre pays nous impose des priorités de premier ordre, déclinées par le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Paul-Henri Sandaogo Damiba dans ses différentes adresses à la Nation. Il s’agit notamment, de la lutte contre le terrorisme et la restauration de l’intégrité du territoire national, de la refondation des bases de notre Etat, de la bonne gouvernance et de la réconciliation nationale. Ces priorités qui constituent la trame de la feuille de route que le Président du Faso a confiée au Gouvernement de Transition que j’ai l’honneur de diriger, sont aussi celles du Peuple et du monde des affaires, très affecté dans ses activités. Ai-je vraiment besoin de vous rappeler qu’aucune action de développement ne peut prospérer dans un environnement aussi hostile qu’est l’insécurité ?
Cependant, les difficultés que nous vivons aujourd’hui, ne doivent pas nous amener à perdre de vue, la nécessité de la poursuite des actions en faveur du développement de notre pays.
En effet, il est clair que le terrorisme et l’insécurité rampante dans nos villes se nourrissent de l’état de pauvreté de ces populations qui se sentent exclues du processus de développement socioéconomique.
C’est pourquoi, je salue à juste titre, le thème de la présente rencontre, intitulé je cite : « Le Patronat face aux défis du développement économique et social du Burkina Faso ». Cette thématique illustre à souhait le fait que, malgré le contexte difficile, tous les acteurs du développement restent mobilisés pour faire face à l’adversité.
La rencontre des patrons du secteur privé sonne donc comme un message de résilience envoyé au reste du monde que, malgré les difficultés, le Burkina Faso reste debout. Je voudrais donc, à ce stade de mon propos, leur rendre un vibrant hommage et les remercier pour l’esprit de sacrifice dans la défense de l’intérêt commun qu’ils ne cessent de promouvoir pour le bonheur de tout le Peuple burkinabè.
C’est le lieu de saluer l’unité et l’engagement de tous les acteurs du monde des affaires qui, face à l’adversité, continuent de mener des réflexions soutenues, autour des questions de développement de leurs activités.
Le Conseil National du Patronat après plusieurs décennies d’existence, est aujourd’hui, bien plus qu’un cadre d’actions, de représentation, de coordination, de liaison et d’information en faveur du secteur privé.
Il est l’interlocuteur du gouvernement dans le cadre de toutes ses politiques visant la promotion du secteur privé, principal créateur de richesses et d’emplois. L’enjeu majeur pour le CNPB à l’heure actuelle est d’assurer une représentation efficace et efficiente de façon à ce qu’elle soit profitable pour l’ensemble du secteur privé national. En tant qu’organe de défense des intérêts du secteur privé, le CNPB joue un rôle d’interface entre ses membres et les autorités publiques.
C’est dans cette logique vous m’aviez confié en 2019 et en relation avec le Bureau International du Travail (BIT), l’élaboration d’un document de plaidoyer permettant l’opérationnalisation du plan d’actions du CNPB, dans le cadre de l’approche EESE (Enabling Environment for Substanable Entreprises).
Cette approche EESE s‘est appuyée sur les conclusions de la discussion relative à la promotion des entreprises durables, à la Conférence Internationale du Travail en 2007. Ces travaux ont identifié les 17 piliers d’un environnement favorable à la promotion d’entreprises durables et donné des orientations aux gouvernements et aux partenaires sociaux sur leurs rôles respectifs dans la promotion d’entreprises durables.
En se basant sur les études antérieures et le plan d’actions ainsi que sur les autres études disponibles, les objectifs spécifiques de la mission à moi confiée étaient les suivants:
En ce qui concerne l’environnement légal et réglementaire, le plaidoyer était relatif aux aspects suivants:
En matière d’éducation, de formation et d’apprentissage, le document de plaidoyer portait sur les points suivants :
En matière d’accès aux services financiers :
C’est certainement dans la dynamique de tous ces plaidoyers que la CNPB a pu obtenir des réponses favorables et engranger des acquis considérables, notamment dans les domaines social, fiscal et juridique.
Je voudrais, à ce titre, saluer les efforts accomplis par vous, les acteurs de ce secteur, qui ont permis à notre pays de réaliser des performances appréciables ces dernières années. À titre illustratif, j’évoquerai entre autres :
Je voudrais, du haut de cette tribune, vous encourager à poursuivre dans cette lancée en vous invitant à vous engager davantage dans la mobilisation des ressources, à travers la promotion du civisme fiscal et du patriotisme économique.
Je vous exhorte également à :
Pour ma part, je puis vous rassurer de l’engagement de mon Gouvernement à mettre tout en œuvre pour créer les conditions nécessaires à la sécurisation et à la rentabilité de vos investissements.
D’ores et déjà, nous travaillons à consolider les acquis engrangés grâce aux mesures de relance économique entreprises pour atténuer l’impact de la Covid-19 sur vos activités.
Aussi, nous avons identifié, dans le cadre de l’Agenda de la Transition, des projets structurants en vue de renforcer la rentabilité de vos investissements. Il s’agit notamment, d’accélérer la construction des infrastructures de soutien à la production et les réformes visant à améliorer davantage le climat des affaires. Notre ambition est d’amener le Burkina Faso à s’insérer dans les chaines de valeurs mondiales, en s’arrogeant des parts importantes de marchés de produits manufacturés tant au niveau national, régional qu’international. Il s’agit de promouvoir la création et le développement d’une masse critique d’industries compétitives, durables, créatrices de valeur ajoutée et d’emplois décents, en prenant appui sur nos avantages comparatifs, c’est-à-dire, en transformant nos matières premières locales.
Sur le plan institutionnel, nous sommes conscients que le Conseil National du Patronat Burkinabè, cadre de représentation, de coordination et d’action des patrons, des employeurs dans leur ensemble a toute sa place dans le dispositif institutionnel avec la Chambre de Commerce et d’industrie et les autres chambres consulaires.
Aussi, voudrais-je vous rassurer, que nous allons ensemble, trouver les mécanismes pour garantir un positionnement institutionnel et un financement adéquat au Conseil National du Patronat Burkinabè, à l’image de ce qui se fait dans la sous-région ou ailleurs, au regard de son caractère stratégique pour le gouvernement dans la conduite des affaires du pays.
Tout en souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouverte, la première édition de la rencontre des patrons burkinabè.
Je vous remercie pour votre très aimable attention.