Le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma BAZIE, a reçu en audience ce mardi 19 avril le Conseil National du Patronat Burkinabè (CNPB) ; l’Unité d’Action Syndicale (UAS) et la Caisse Nationale d’Assurance Maladie Universelle (CNAMU). Conduite par le 1er Vice-Président du CNPB, Seydou DIAKITE, la délégation patronale comptait le Vice-Président chargé du dialogue social, Harouna TOGOYENI ; le Secrétaire chargé des professions libérales de la santé, Camille Kaboré et d’autres membres du CNPB. La rencontre a porté sur la mise en œuvre de l’assurance maladie universelle.
Dans le cadre de l’opérationnalisation de l’assurance maladie universelle (AMU), le Directeur général de la CNAMU, Alfred Ouédraogo, a avait entrepris au préalable des rencontres individuelles avec les acteurs concernés, notamment le CNPB et l’UAS. Cette rencontre initiée par le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma BAZIE, vise selon lui, à établir une assurance solide et durable, fondée sur le dialogue et le consensus. En effet, selon lui, ‘’la question de la santé de la population engage tout le monde. Les questions d’assurance (solidarité) sont communautaires dans le comportement humain africain. Si on doit gérer avec l’évolution moderne en mettant des structures en place, il faut que ces structures soient construites de façon solide’’.
Bassolma BAZIE a donné la parole au Directeur de la CNAMU, Alfred OUEDRAOGO, pour sa présentation. Dans sa présentation, ce dernier a rappelé les enjeux de la mise en œuvre de l’AMU, à savoir entre autres :
Le DG de la CNAMU a aussi insisté sur la nécessité d’avancer dans le processus de mise en œuvre, pour le bien des travailleurs.
Si les différents acteurs se rejoignent sur la plupart des aspects concernant l’opérationnalisation de l’AMU, l’un des points qui implique plus de réflexions demeure son mode de financement.
Le ministre a confié avoir reçu les projets de décrets mais ‘’il ne sied pas que je m’engage de façon précipitée dans la signature des documents et me rende compte après que les acteurs ne parlent pas de la même voix alors que c’est pour construire. Et qui veut construire construit patiemment, solidement avec toute la prudence qui sied. Si je signe les documents et qu’après, un acteur ne se reconnait pas dedans, ce n’est pas correct. Je le dis parce que ce sont des acteurs essentiels’’. Il a instruit que tous les documents qu’ils a reçus y compris les projets de décret soient transmis aussi bien à l’UAS qu’au Patronat pour qu’ils en prennent davantage connaissance avant de se rencontrer de nouveau dans un intervalle de deux semaines. A la prochaine rencontre, souhaite Bassolma BAZIE, l’on connaitra tous les points consensuels et non-consensuels et ‘’on avancera sur les points consensuels’’. Car, insiste-t-il, ‘’mieux vaut faire un pas avec tout le monde que d’en faire vingt et ne pas être suivi’’.
Pour finir, le ministre a interpellé sur un point de la présentation : la CARFO et la CNSS. ‘’Il faut qu’on prenne le temps de regarder entre les lignes parce que les retraités connaissent déjà des difficultés. Les pensions ne suffisent pas. Est-ce qu’en déduisant des cotisations les gens vont tenir ?’’
Quant au Premier Vice-Président du CNPB, Seydou DIAKITE, il a estimé qu’il y a une volonté de bien faire qu’il faut saluer. Mais il a tenu à rappeler que le privé est déjà engagé dans l’assurance. ‘’Il y a la couverture médicale et sanitaire qui est déjà promue, à 100 pour cent à certains endroits. Cela existe dans plusieurs entreprises aujourd’hui’’ même si certains travailleurs n’ont pas la chance d’être dans des entreprises ou il y a des prises en charge.’’
En outre, pour lui, le patronat est ‘’parfaitement d’accord sur le principe, mais qu’on regarde le mode de financement. Il existe déjà beaucoup d’opportunités telles que les mutuelles, les cotisations à la CNSS’’. Quant à l’engagement des travailleurs, le chef de délégation du CNPB invite à mener un travail d’explication et de sensibilisation pour emmener tout le monde au même niveau de compréhension.
Du reste, ‘’nous sommes d’avis avec le ministre qu’il ne faut pas aller dans la précipitation. Que ce soit quelque chose qui prenne le temps mais qui s’inscrive dans la durée, une assurance éternelle pour les travailleurs, pour les Burkinabè’’. Il a terminé en souscrivant à la proposition du ministre de revenir dans deux semaines, avant d’exprimer la disponibilité du patronat à accompagner la CNAMU : ‘’Nous avons déjà rencontré le DG de la caisse et c’est un travail qui se fait avec intelligence. Nous ne pouvons que travailler à vous accompagner mais dans la mesure de ce qui est possible et acceptable par les travailleurs’’.
Le Vice-Président de l’UAS a marqué la disponibilité des syndicats à revenir dans deux semaines : ‘’Pour nous, c’est devenu une question nationale et nous n’allons pas nous opposer à quelque chose qui va a l’endroit des travailleurs’’.