La 2e édition de la Rencontre des Patrons d’Afrique au Burkina (REPAB) s’est tenue les 13 et 14 juillet 2023 à Ouagadougou sous le patronage du Premier ministre, Monsieur Apollinaire Joachimson KYELEM de TAMBELA. Le thème retenu pour cette édition a été : « L’intelligence artificielle : Enjeux, défis et opportunités pour les économies des pays africains ». La cérémonie d’ouverture de l’AG de la Fédération des Organisations Patronales de l’Afrique de l’Ouest (FOPAO) s’est tenue conjointement avec celle de la RAPAB, en présence de plusieurs ministres dont le ministre d’Etat, Monsieur Bassolma BAZIE, ainsi que d’éminents hommes d’affaires dont le président sortant de la FOPAO, Monsieur Jean Marie ACKAH et le président de la CCI-BF, Monsieur Mahamadi SAVADOGO. Ce sont en au moins 1 150 participants qui ont pris part à la 2e édition de la REPAB.
Pour commencer, le président du Comité d’organisation de la REPAB, Monsieur Arouna NIKIEMA, a traduit la reconnaissance des chefs d’entreprises au gouvernement pour les différentes actions initiées pour la sécurisation du pays. Il a poursuivi en rappelant qu’« en dépit de la crise sécuritaire, le Burkina reste debout avec une économie résiliente et le rôle du patronat est de maintenir cette flamme, cet espoir ». Parlant de la REPAB, il a expliqué que l’objectif général est l’organisation d’un forum périodique d’échanges sur diverses thématiques, entre les acteurs du monde des affaires et les décideurs politiques et administratifs à l’échelle nationale, régionale et internationale, afin de trouver des solutions aux préoccupations du secteur privé et de booster sa contribution au développement économique et social.
Monsieur NIKIEMA a rappelé que l’AG de la FOPAO se tenait en marge de cette édition de la REPAB, un honneur pour le patronat burkinabè et pour le Burkina. La FOPAO regroupe tous les patronats des pays de l’espace CEDEAO plus la Mauritanie. Elle est présidée par la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI).
Les mots du parrain…
« Encourager et féliciter le Conseil National du Patronat Burkinabè pour l’organisation et la tenue effective de la 2e édition de la Rencontre des Patrons d’Afrique au Burkina », tels ont été les premiers mots du parrain de cette 2e édition de la REPAB, Monsieur Lassiné DIAWARA, par ailleurs président d’honneur du CNPB. Se réjouissant de la pertinence du thème, Monsieur DIAWARA a estimé que l’intelligence artificielle « peut jouer un rôle transformationnel important et être un véritable levier à même de combler le retard des économies africaines ». Rappelant les défis et problèmes posés par l’intelligence artificielle, le parrain de la REPAB s’est dit convaincu que les travaux permettront « de façonner l’avenir de l’IA en Afrique et créer un avenir prospère pour nos pays et nos peuples ».
Réinventer l’avenir avec l’intelligence artificielle
Dans son discours prononcé par Monsieur Seydou DIAKITE 1er Vice-Président, le Président du CNPB a souligné que « l’Afrique est le continent qui connait l’urbanisation la plus rapide au monde, avec un taux de 4,5% par an ». Pour lui, l’intelligence artificielle (IA) sera une solution majeure pour résoudre les problèmes de croissance rapide, de sécurité alimentaire et d’urbanisation. « L’IA constitue une opportunité économique du fait des gains de productivité qu’elle peut générer ». L’enjeu pour l’Afrique est de s’approprier cette technologie et d’en faire un puissant levier de développement. Il a déploré que l’Afrique regorge de ressources mais soit quasi inexistante sur la carte de « l’économie de l’intelligence » et qu’elle possède près de 60% de terres arables avec un taux d’industrialisation agricole de 5% et n’arrive pas à nourrir sa population. Pour Monsieur COMPAORE, en tant qu’entrepreneurs, « nous voyons cela comme des opportunités et l’IA peut nous aider à réussir la transformation agricole ».
S’il est clair qu’aujourd’hui l’intelligence artificielle représente un enjeu majeur pour les pays africains, le patronat burkinabè note qu’elle se heurte cependant à des obstacles importants qui pourraient freiner son essor. Il s’agit entre autres du déficit d’expertise locale ; l’absence de stratégies nationales et régionales de mise en valeur des données ; la connectivité et l’accès à l’électricité. Le rôle des pays africains en matière de promotion de l’IA devrait selon le CNPB, être l’allocation de ressources financières de manière à inciter des équipes de recherche et développement local à produire des applications d’IA capables de répondre aux besoins spécifiques de leurs pays.
« Au cours de cette REPAB, nous allons formuler des recommandations fortes à même de contribuer à l’avancée de l’IA dans nos pays », a assuré le 1er Vice-Président du CNPB.
La FOPAO, une organisation résiliente malgré les défis
Le président sortant de la FOPAO, Monsieur Jean Marie ACKAH, a tout d’abord salué le gouvernement burkinabè pour l’attention qu’il porte au secteur privé. Après avoir salué le CNPB pour la résilience et pour la tenue de la REPAB, Monsieur Jean Marie ACKAH s’est appesanti sur la fédération : « Nous devons ensemble, unis et solidaires, nous donner les moyens de faire progresser notre Fédération, qui, il faut le rappeler, regroupe les 15 Patronats de la CEDEAO plus la Mauritanie, dont j’apprécie à sa juste valeur, le retour parmi nous ». Concernant les activités de la FOPAO, Monsieur Jean Marie ACKAH a estimé que l’année 2022 a été marquée par une forte reprise.
Il s’est réjoui de ce que les membres de la FOPAO ont fait « preuve de résilience en s’adaptant aux réalités de la situation, pour maintenir la crédibilité de notre Fédération. Elle a su réaliser sa mission en répondant à plusieurs sollicitations durant l’année 2022, malgré les contraintes multiples qui ont perduré ». Déplorant la situation sécuritaire touche plusieurs de nos pays, Monsieur Jean Marie ACKAH a expliqué que « Nous devons poursuivre notre action, et, demeurer une force de proposition pour toutes ces thématiques qui touchent de près au développement économique et social de nos nations et partant à l’épanouissement de nos populations ». Il a terminé en souhaitant que les travaux de l’AG de la FOPAO « se déroulent dans les meilleures conditions et permettent à la FOPAO d’en sortir renforcée et prête à relever tous les futurs défis ».
Le gouvernement engagé aux côtés du secteur privé
Dans son allocution, le Premier ministre, Monsieur Apollinaire Joachimson KYELEM de TAMBELA a tenu à féliciter le CNPB pour l’initiative de la REPAB et pour la pertinence du thème retenu. S’il reconnait que l’intelligence artificielle est une aubaine, le chef du gouvernement a toutefois rappelé qu’il y a des risques liés notamment à son mauvais usage. De fait, il a insisté sur la nécessité « d’un modèle multipartite de gouvernance de l’IA pour une cohésion, innovation, transparence et efficacité à cet écosystème ».
Il a rappelé que ce qui est important dans la révolution de l’IA est qu’« elle se base sur le savoir et sur l’humain. Il faut donc protéger nos ressources humaines en leur offrant un marché de l’emploi favorable » pour éviter que des personnes formées aillent dans d’autres pays par manque d’opportunités. « En définitive, l’objectif ultime est d’aider l’ensemble du secteur du numérique à donner une plus forte impulsion à la croissance économique, au développement et à la modernisation du pays », a expliqué le chef du gouvernement. Le Premier ministre a clos son propos en rassurant le CNPB de la disponibilité de son gouvernement à « examiner avec la plus grande attention les recommandations fortes issues de cette rencontre et engager les initiatives nécessaires pour nous assurer de ne pas rater cette 4e révolution ». Après la photo de famille, Monsieur Apollinaire Joachimson KYELEM de TAMBELA a procédé à une visite des stands et encouragé les exposants. La REPAB s’est poursuivie avec des panels de haut niveau.