Au nom du Patronat burkinabè, je voudrais souhaiter à toutes et à tous les bienvenus et vous remercier d’avoir honoré de votre présence la présente cérémonie d’ouverture du forum de la Rencontre des Patrons burkinabè (REPAB).
Avant de poursuivre mon propos, je vous invite à bien vouloir observer avec moi, une minute de silence à la mémoire des victimes du terrorisme et de celle de nos devanciers qui ont fait rayonner le nom de la Haute Volta et du Burkina au-delà de nos frontières, j’ai nommé Monsieur Waog yandé ILBOUDO, El hadj Ousmane Sibiri OUEDRAOGO, Monsieur Martial OUEDRAOGO, Bruno Ilboudo, El Hadj Oumarou Kanazoé et El Hadj Birahima NACOULMA……je vous remercie.
Je saisis également l’opportunité pour rendre Hommage au Patriarche El Hadj BARRO Djanguinaba dans sa retraite paisible à Bobo Dioulasso.
A la suite du président du comité d’organisation, je tiens à exprimer toute ma gratitude à Son Excellence Monsieur le Premier ministre pour avoir accepté le Haut patronage de la REPAB. Le patronat est honoré par cette marque d’intérêt et de reconnaissance.
Je salue la présence de notre frère Jean Marie ACKA président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), le patronat ivoirien, Président Fédération des Organisations Patronales de l’Afrique de l’Ouest (FOPAO), parrain de la présente rencontre à qui je dis Akwaba.
Au vice-président Yiva BADOHU conduisant la délégation du patronat togolais, forte de plus d’une dizaine d’hommes d’affaires, je vous souhaite la bienvenue et merci pour l’honneur de rehausser l’image de la REPAB Par votre Présence effective.
Excellence monsieur le Premier ministre ;
Cher Parrain
Honorables invités
Winston Churchill disait : « certains considèrent le chef d’entreprise comme un loup qu’on devrait abattre, d’autres pensent que c’est une vache qu’on peut traire sans arrêt, peu voient en lui le cheval qui tire le char ».
Les Patrons représentent un maillon essentiel du processus de développement économique.
Le choix du thème central de la 1ère édition de la rencontre des patrons « le patronat face aux défis du développement économique et social » n’est pas fortuit et revêt un double intérêt pour le patronat burkinabé
D’une part se faire mieux connaitre sur l’échiquier national, sous régional et continental, mettre en lumière la contribution des membres du patronat dans la création de richesses, d’emplois, la protection sociale, sa participation à l’employabilité des jeunes, au perfectionnement des ressources humaines des entreprises, au dialogue social, au dialogue public/privé etc…
D’autre part, face à l’insécurité, aux chocs exogènes impactés par le renchérissement des couts sur le marché mondial, adopter des stratégies pour accompagner le gouvernement dans la résilience de l’économie
Excellence monsieur le Premier ministre ;
Cher Parrain
Honorables invités
Les organisations d’employeurs communément appelés « patronat » dans la plupart des pays de la sous-région sont des institutions créées pour organiser, représenter, promouvoir et défendre les intérêts collectifs des employeurs. Sur le plan international, elles sont régies par la convention n°98 de l’OIT de 1948 relative au droit d’organisation et de négociation collective. Au niveau national elles relèvent des dispositions des lois portant liberté d’association et le code du travail.
Parfois mal ou peu connues, les organisations d’employeurs sont des mandants tripartites de l’OIT, participant à l’adoption des normes internationales du travail. Ce sont des partenaires sociaux de l’Etat sur le plan national devant être consultés sur toutes questions ayant un impact sur leurs activités et celles de leurs membres au titre de la convention 144 de l’OIT sur les consultations tripartites de 1976.
Le CNPB regroupe les industriels, les pétroliers, les miniers, les banquiers, les assureurs, les commerçants importateurs et exportateurs, les cimentiers, les entrepreneurs du BTP, les pharmaciens, les fondateurs d’établissements d’enseignement privé de la maternelle au supérieur, les sociétés de téléphonie mobile, les transporteurs, transitaires, les sociétés de microfinance, les architectes, les experts comptables, les experts fiscaux, les avocats, les agences de sécurité privé et j’en passe.
Le CNPB et la chambre de commerce sont deux institutions complémentaires qui ont des synergies d’actions pour la promotion du secteur privé. Chacune d’entre elle a des avantages comparatifs dont le secteur privé devrait bénéficier
Au niveau de la Chambre des métiers idem, ses responsables proviennent des fédérations et associations membres du patronat que sont la Fédération nationale des artisans, les acteurs de la transformation agroalimentaires, les garagistes, les couturiers, les plasticiens etc…
Le patronat regroupe à ce jour 80 associations, fédérations, unions professionnelles dont les membres de base au nombre de plus de 90 000 membres, sont des grandes entreprises, PME, TPE micro-entreprises du formel comme de l’informel oeuvrant dans l’économie nationale
Par ses membres sus énumérés, le patronat contribue à près de 80% des recettes de l’Etat soit en moyenne 1 600 milliards de FCFA par an.
En matière de création d’emplois en 2021, l’Office National de l’Emploi et de la Formation a réalisé une étude nationale sur la contribution du secteur privé à la création d’emplois au Burkina Faso. Il en ressort que la situation de l’emploi est caractérisée par un taux de chômage de 4,7% et concerne surtout les jeunes de 15 à 34 ans. Sur une population totale au Burkina estimée en 2020 à 21 510 181 habitants, le nombre total d’emploi créé est de 10 859 999 dont 2 518 782 pour le secteur privé moderne, 8 319 773 pour le privé rural soit un total de 10 859 999 pour le privé et 428 871 pour le secteur public.
En matière de protection sociale de leurs travailleurs, en 2020, les employeurs ont payé 107 726 040 000 FCFA comme cotisations sociales selon les données statistiques de la CNSS, plus de 14,16 milliards de FCFA au titre de l’assurance maladie groupe, plus de 5 milliards FCFA pour l’Office de santé des travailleurs (OST) sans oublier les appuis financiers octroyés aux mutuelles des travailleurs.
Excellence Monsieur le Premier ministre ;
Cher Parrain
Honorables invités
Le patronat, c’est tous ceux qui pèsent et comptent dans le secteur privé national, sous régional et continental. Ce sont ces grands chefs d’entreprises qui investissent au-delà des frontières du Burkina
Ils font la fierté de notre pays. A l’occasion de la 1ère rencontre des patrons, cette rencontre qui est la leur, je voudrais témoigner toute notre reconnaissance aux patrons et patronnes du Burkina.
Excellence monsieur le Premier ministre ;
Cher Parrain
Honorables invités
Présent dans près d’une centaine de cadres de concertation, d’orientation et de décision, le patronat participe au dialogue social, à la négociation collective avec les syndicats de travailleurs.
Il participe également au dialogue avec l’Etat à travers le Cadre d’Orientation et de Dialogue Etat-secteur privé de Bobo et la Rencontre Gouvernement/Patronat
En matière d’éducation et de formation le patronat compte plus de 1000 établissements d’enseignement privé allant de la maternel au supérieur. Au Burkina 3 enfants sur 5 fréquentent dans le privé
Au titre de l’apprentissage et des stages le patronat place en moyenne par an, près de 2000 jeunes dans les entreprises
Le patronat exécute plusieurs projets et programmes entrant dans le cadre de la formation dual concernant les domaines de l’agrosylvopastoral et les métiers émergeants (mines, BTP, digitalisation) dans plusieurs régions du Burkina, l’entreprenariat des jeunes et des femmes, le renforcement des capacités des ressources humaines des entreprises, la lutte contre le travail des enfants dans la chaine de coton-textile
Dans le cas des catastrophes naturelles, de crises sécuritaire et sanitaire, le patronat a toujours apporté sa contribution pour accompagner l’Etat.
Excellence monsieur le Premier ministre ;
Cher Parrain
Honorables invités
La crise sécuritaire a été aggravée en 2020 par une crise sanitaire qui a durement touchée, nombre de secteurs d’activités à savoir, l’hôtellerie, les transports.
En dépit de ces crises le taux de croissance qui était de 2% en 2020 est passé à 6,5% en 2021, tiré par l’industrie extractive (mines)
Le Burkina demeure un pays attractif. Il est le 4ème producteur d’or en Afrique avec 17 mines en exploitation et près d’une dizaine en développement et construction
En 2020, l’activité minière a généré pour l’économie du Burkina Faso 2 050,8 milliards de FCFA dont 250 milliards reversé au profit du trésor public.
En termes d’opportunités d’affaires, le Burkina a des potentialités dans plusieurs domaines, notamment :
– L’agriculture,
– L’élevage
– Le secteur minier
– L’immobilier
– La production d’énergie
– La transformation agroalimentaire etc…
Sur le plan législatif et règlementaire, le Burkina dispose d’un cadre attrayant avec un code des investissements adopté en 2021, des pôles de croissance, un programme national de développement économique et social (PNDES II), un centre de formalités de création d’entreprise en 48 heures, un guichet unique du foncier, une agence nationale pour l’investissement etc…
Excellence monsieur le Premier ministre ;
Cher Parrain
Honorables invités
Dans la dynamique d’améliorer la chaine de croissance, le gouvernement a mis en oeuvre et développé des opportunités et
Bagrépole en est un exemple. L’objectif est de contribuer à un accroissement durable de la production et de la transformation agroalimentaire dans ce pôle de croissance par un meilleur encadrement des acteurs dans la chaine de la production agricole. Ce projet a reçu, en deux ans, des investissements privés de plus de 4 milliards de FCFA et ce sont 42 nouvelles entreprises et 6 171 emplois directs qui ont été créés à travers les nouvelles exploitations agricoles. Les bénéficiaires directs, selon le gouvernement, sont estimés à près de 9 000 dont 17% de femmes.
A côté de Bagrépole et conçu sur son modèle, nous avons le Programme de développement intégré de Samandéni (PDIS) qui vise à créer un deuxième pôle de croissance. L’ouvrage comprend un lac artificiel de plus de 1,3 milliards de m3 et une centrale électrique d’une capacité de 18 gigawattheures par an. Il va permettre l’émergence d’un pôle de croissance agro-industriel dans la vallée.
Dans cette dynamique, on ne peut omettre d’évoquer la Vallée du Sourou. Un fleuve, une vallée, un projet d’aménagement hydro agricole modernisateur qui, en quarante ans, est passé du paysannat à l’agrobusiness.
Excellence monsieur le Premier ministre ;
Cher Parrain
Honorables invités
Le CNPB redoublera d’effort dans la sensibilisation de ses membres pour le civisme fiscal afin de conforter les recettes de l’Etat, s’impliquera dans la mise en œuvre de la feuille de route adoptée par le gouvernement de la transition, participera au dialogue pour l’approvisionnement de notre pays en produits de grande consommation à des conditions raisonnables pour le consommateur et les commerçants
Tout en s’inscrivant pour « le consommons local », il entend dans un proche avenir faire des propositions concrètes au gouvernement pour booster la transformation agroalimentaire et le partenariat public/privé.
Excellence monsieur le Premier ministre ;
Cher Parrain
Honorables invités
Dit-on : « il ne sert à rien de dire à l’homme mourant de soif au milieu du Sahara que ce qu’il voit devant lui n’est qu’un mirage au lieu d’une source d’eau, car l’espérance est ce qui meurt en dernier lieu ».
Ce sont sur ces mots que je m’en vais clore mon propos tout en réitérant ma gratitude à son excellence monsieur le Premier ministre pour sa constante sollicitude ; au Parrain de la rencontre, je traduis toute ma reconnaissance et mes vifs remerciements à toutes les délégations venues des pays de la sous-région, de même qu’à tous les invités et à la presse.
Je vous remercie et souhaite pleins succès à la REPAB